ISLANDE, carnet de voyage

Traversée et premier pas en Islande. 18 juin

Nous venons d’embarquer sur le bateaux en direction de l’Islande. Un départ tant attendu depuis que le covid perturbe nos projets de voyage.

Malgré nos craintes il n’y a pas eu de problème de circulation liés au covid à l’entrée des pays traversés. Aucun contrôle en Belgique et en Allemagne, un contrôle de la vaccination à l’entrée du Danemark et à l’embarquement et un petit test buccal covid .

Nous savions que l’Islande était ouverte aux personnes vaccinées depuis avril et le Danemark avait annoncé de nouvelles règles avec une éventuelle ouverture aux personnes vaccinées le 1 mai. Le 2 mai banco, l’annonce est confirmée. Nous aurons nos 2 injections vers le 25 mai, nous pouvons prendre les billets.

1500 km nous séparent de l’Islande depuis le port danois, 48 h de traversée avec une escale aux îles Féroé. Nous longeons la côte sud Norvégienne, nous passons au raz des îles des Shetland au nord de l’Ecosse puis route direct NO.

La mer est bien formée comme en témoigne le cargos qui tient le même cap que nous, mais le beau temps est encore au rendez-vous…

La nuit suivante est mouvementée, le bateau tape sur les vagues, la marche en ligne droite est impossible heureusement que les murs sont là, la nuit a été courte.

Escale à TORSHAVN aux îles FEROE

Entrée dans le fjord de SEYDISFJORDUR. Surprise le mauvais temps de la veille qui nous a apporté la tempête, a couvert les sommets d’une couche de neige fraîche. Le paysage est superbe.

Fjord de SEYDISFJORDUR à l’arrivée en Islande par la mer, le seul port de liaison avec l’étranger.

Le débarquement se fait en deux temps trois mouvement car le bateau est en grande partie vide.

Dès que nous avons pris pied sur le sol Islandais, après le ravitaillement de rigueur à EGILSSTADIR, puisque l’entrée de produit frais périssables est interdite en Islande, nous prenons la direction du nord pour voir le soleil de minuit et profiter au plus tôt des sites d’observation d’oiseaux des fjords et des côtes nord.

La route 93 en direction de EGILSSTADIR passe par un col à 600 m entièrement enneigé. Nous crénions pour la suite. Comme nous l’avons prévu, la route empierrée 917 qui longe la Joka puis passe aussi à 600 m en se rapprochant des falaises n’est pas dégagée, la couche de neige est importante à certains endroits, de plus nous sommes dans le brouillard, nous décidons de rebrousser chemin.

Bivouac à l‘écart de la piste dans la vallée de la rivière Jokla qui est une plaine humide propice à la présence de nombreux oiseaux. Dont les plus emblématique sont le Pluvier doré, la Bécassine des marais, les 2 Courlis, le Cygne chanteur et le superbe Plongeon catmarin.

La côte NORD EST et observations d’oiseaux. 25 juin

Nous nous dirigeons vers le nord, la traversée du plateau Smjörvatnsheidi est impressionnante sous la neige. Pour rejoindre le musée de Bustafell nous empruntons la piste boueuse 920 et à cette occasion nous voyons le Plongeon Imbrin.

Ce charmant petit musée présente dans une maison traditionnelle à toits de tourbe, le mode de vie rurale. Bivouac au bord de la rivière Hofsa.

Cette région désertique est couverte d’une lande à perte de vue. La côte en revanche est d’une grande richesse ornithologique avec la présence abondante à cette saison de l’Eider à duvet, la barge à queue noire, la Sterne arctique, le Fulmar Boréal, le Chevalier gambette, le Becasseau variable, le Pluvier doré, la Becassine des marais, Harelde boréal etc.

Couple de Harelde boréal, espèce rare, le plumage nuptial du mâle présente une grande variété de teinte.
Eider à duvet mâles et femelle
couple de Sterne arctique avec son poussin
La sterne arctique peut se montrer très agressive en période de reproduction, allant même jusqu’à piquer la tête de l’intrus d’un coup de bec. Expérience vécue.
Pluvier doré
Courlis Corlieu
Fulmar boréal
Fulmar boréal

Par la route 85 nous accédons à la pointe de Raudanes. Un très beau circuit de randonnée longe la côte déchiquetée où d’étranges formations issues de coulées de laves forment des piques et des arches saillants à quelques mètres de la côte. Le Fulmar Boréal et le Macareux y sont présents en grand nombre. Le temps est maussade, nous ne profitons pas du paysage à sa juste valeur mais la balade vaut le détour. Nous aurons même la chance de voir et d’observer longuement un Lagopède alpin. Bivouac dans la lande.

Fulmar boréal au nid.
Macareux moine
Parade du Macareux moine
Couple de Plongeon Imbrin, espère rare, le spectacle de sont plumage géométrique n’en est que plus saisissant.

Toujours direction nord pour nous positionner sur un point d’observation nous permettant de bien voir le soleil de minuit, ce 20 juin le temps c’est mis au beau depuis le milieu de journée. Superbe route 875 avec le soleil qui nous fait l’honneur de nous accompagner pour la première fois depuis notre arrivée. Nous nous plaçons sur un léger promontoire face au nord près du phare de Hraunhafnartangi le point le plus septentrional d’Islande, pour attendre 23h et le démarrage d’une prise de vue en timelaps. Bivouac dans la lande face au soleil de minuit.

Il y a une colonie de Fou de Bassan sur la péninsule de Langanes que nous souhaitons aller voir mais le temps est maussade et il se dégrade. Cette péninsule est un lande très pauvre couverte de lichen balayée par un vent tempétueux où seuls peuvent vivre les moutons. Au bout de 40 km de piste la colonie est bien présente avec le ballet des Fous de Bassan, c’est un beau spectacle mais le vent est tellement fort avec 5° seulement que nous devons rentrer à l’abri rapidement.

Coordonnée du point d’observation : 66,38627 N – 14,85279 W

Le Fou de Bassan ne revient à terre que pour la reproduction. Il niche en colonie de plusieurs centaines d’individus.

Islande, région nord, 7 juillet

Le nord de l’Islande est traversé par une grosse rivière la JOKULSA qui a taillé une belle gorge de 25km dans sa partie avale au travers des anciennes coulées de lave sculptant au passage d’étranges formations. Aujourd’hui le soleil est présent, nous en profitons pour faire de longues balades le long de cette gorge en traversant une lande vallonnée couverte d’une végétation rase et de bouleaux nains torturés par les intempéries, d’où émergent des plies de laves. Un peu plus loin, ce sont de véritables montagnes qui dominent de 200 m la rivière avec des plissements des coulées de laves gigantesques.

la JOKULSA

Le temps se maintient au beau. Nous rejoignons Husavik pour faire une sortie d’observation des baleines très présentes dans cette baie riche en nourriture et qu’affectionnent la baleine à bosse (17m) et le rorqual commun (25m). Nous n’en verrons que le dos et la queue mais leurs mouvements tout en souplesse quand elles sortent leur queue hors de l’eau au moment de la plongée, sans une vague, est très spectaculaire.

La sterne semble jouer avec ce monument, elle est restée plusieurs minutes autour de la baleine.

Le petit port de HUSAVIK a beaucoup de charme avec ces vieux bateaux de pêche en bois réhabilités pour les sorties d’observations des baleines.

Vue aérienne du bivouac sur la plage près de HUSAVIK 66.093° N, 17.314° W

Nous rentrons un peu dans les terres pour voir les fameuses chutes d’eau de la JOKULSA, SELFOSS, DETTIFOSS et HAFRAGILSFOSS, qui battent des records européens en débit d’eau et hauteur.

LA JOKULSA
HAFRAGILSFOSS

La région du lac MYVATN est un secteur très riche en phénomènes volcanologiques dus au volcan KRAFLA qui déversa des flots de laves. Les Coulées à ciel ouvert, les chaos de lave comme à DIMMUBORGIR, ou les solfatares de HVERIR et LEIRHNJUKUR encore en activité, les cônes volcaniques plus ou moins récents, ont façonnés le paysage.

Rupture de la roche en bordure d’une coulée de lave
L‘intérieure de cette même coulée de lave renferme une piscine naturelle d’eau chaude.
Marmite de boue en ébullition, mélange d’eau et de gaz
Cratère de VITI, 67.717° N, 16.753° W
Coulées de lave du volcan KRAFLA à LEIRHNJUKUR

L’intérêt du secteur le rend hautement touristique et les camping-cars ne sont pas les bienvenues. La liberté de circuler qui a fait la réputation de l’Islande et que nous avions constaté les précédents voyages est ici perdue.

Musée de Laufas et ces ravissantes maisons « de poupées » aux murs de tourbe sont en fait d’une belle ingéniosité pour permettre à une famille de cohabiter dans des espaces dédiés à chaque fonctions de la vie d’une petite exploitation artisanale ou agricole.

musée de LAUFAS, 65.893° N, 18.071° W

Un petit tour en ville à AKUREYRI. Shooping, restau. Le soleil est bien présent avec des températures très confortables, nous sommes samedi les Islandais profitent du soleil en tee-shirt, à table et dans les jardins publics.

Je ne résiste pas à l’envie de vous présenter les nouveaux nés.

Femelle Eider à duvet avec ses poussins
Femelle de Cygne chanteur (bec jaune) avec ses petits qui sont blancs contrairement aux petits du Cygne tuberculé (bec orange) qui sont gris.

Nous sommes à l’ouest, 20 juillet

Nous accédons à SIGLUFJÖDUR par la superbe route empierrée 82 qui remonte une large vallée en suivant le cours du torrent chargé des eaux de fonte car la température est particulièrement douce.

SIGLUFJÖDUR se trouve au nord de la péninsule de TRÖLLASKAGI. Le passionnant musée du hareng raconte l’histoire de cette ville qui comme beaucoup d’autres en Islande a vu son age d’or avec la pêche et la transformation du poisson. Cette ville usine entièrement tournée vers cette activité pendant 60 ans, a connu un déclin brutal en 1968 du à la raréfaction du hareng surpêché et aux mutations technologiques qui ont rendues les dérivés de ce poisson, obsolètes.

La ville et le port ont beaucoup de charme avec un petit centre actif et animé.

Visite d’une des dernières églises rurales en bois et au toit de tourbe VIDIMYRARKIRKJA. Piste 7682 , 65,538° N, 19,471° W

Nous nous engageons sur le contournement de la péninsule de VATNES à la recherche de falaises terreuses qui pourraient accueillir des Macareux qui nichent dans des terriers. Recherche vaine avec en lot de consolation un moment de détente dans le hot pot de GRETTISLAUG, petit bassin sommairement maçonné avec des rochers et dont l’eau est entre 37° et 40°. 65,881°N, 19,736°W

BLONDUOS ; Nous y faisons étape pour le ravitaillement, mais surtout pour son musée du textile qu’Alexandrine ne saurait manquer. Bivouac dans la lande.

Une fois n’est pas couture, nous dérogeons à notre habitude de bivouac dans la lande car le petit camping attenant, bien que sommaire, est face à la mer !

Contournement de la péninsules de VATNSNES ; les bords de mer se suivent mais ne se ressemblent pas. Étape à Osar pour observer les phoques qui se prélassent sur le banc de graviers de l’autre coté du bras de mer à 100m, jumelles obligatoires, ils sont bien une trentaines. 65,596° N, 20,631° W

Le restaurant Geitafell près de TJORN, nous sert une succulente soupe de poisson bien garnie.

HVAMMSTANGI : Une fabrique de pull Islandais offre un grand choix de modèles et beaucoup moins chers qu’en boutique de souvenirs, non loin d’un charmant petit musée rural un peu fourre-tout, mais plein de vieilleries. 65,391° N, 20,939° W. Bivouac sur le petit port de DRANGSNES

Vue d’un des fjords du nord ouest, les falaises abruptes laissent peu de place aux pâturages et à la route.

La petite île de Grimsey est un lieu de nidification du Macareux moine. 2 fois par semaine un petit bateau propose de s’y rendre depuis le village de DRANGSNES pour les observer. Nous ne manquons pas cette occasion. Nous sommes 3 visiteurs pour des milliers d’oiseaux… Le beau temps aidant, nous faisons de très belles vues de cet oiseaux en costume de parade. En hiver, il perd ses couleurs chatoyantes. Il n’est pas farouche au sol mais très rapide en vol. 65,688° N, 21,440° W.

Le nord de la péninsule centrale Est est une suite de fjords de 10 à 15 km qui entaillent la côte. Il faut en contourner 6 pour atteindre la « grande » ville de la région ISAFJORDUR.

La péninsule du NORD de la région qui est inaccessible autrement qu’à pied (c’est la réserve nationale de HORNSTRANDIR) abrite le renard arctique. Ce charmant petit animal, plus petit que notre goupil, a développé une fourrure blanche ou grise selon la saison, qui est réputé la plus performante du règne animal et lui permet de supporter des températures pouvant descendre jusqu’à – 50 °. Il est très farouche et doit sans doute déranger dans cette région désertique car bien que les effectifs soient en baisse il est chassé ! Comme la baleine pour des raisons scientifiques … dit-on… et avec la bénédiction du gouvernement. Tout est clairement expliqué, film à l’appui, dans le centre de protection qui lui est consacré à SUDAVIK.

Quelque part dans les fjords du nord ouest

Beau bivouac dans la lande près du petit lac de LAUGABOLSVATN 65,986° N, 22,664° W,

Balade vers la chute VALAGIL, en gorge de 100 m de haut. Encore une chute me direz vous. Mais elles sont toutes différentes et la plus spectaculaire dans la région est celle de DYNJANDI. Un véritable rideau d’eau descend du plateau en une nappe répartie sur une très grande la largeur.

Chute de Dynjandi

Un nouveau beau bivouac au bord du fjord, sur la route 63, 65,618° N, 23,388° W

Le temps est bouché, nous profitons d’un hot pot en bordure du fjord ; les Sternes nous survolent, nous ne sommes que 4 à faire trempette dans l’eau chaude, l’ambiance du lieux sous la bruine est étonnante. Relâche à BILBURDALUR et attendant que le temps s’améliore.

Superbes paysages dans la traversée des péninsules sud-ouest par la route 63 ainsi que le détour par la route empierrée 619 valent le voyage par beau temps. C’est une alternance de falaises noires contrastant avec les plages de sable blond.

L’une des plages du fjord ARNARFJORDUR route 619

La falaise de LATRABJARD haute de 400 m, est un site de nidification des oiseux marins qui confirme sa réputation. Malgré le mauvais temps et le vent en tempête, nous pourrons voir les rares Guillemots de Troïl et pingouins Torda, le très rare Guillemot de Brünnich, de nombreux Grands Corbeaux et Fulmars Boréal, la Mouette Tridactyle et quelques Macareux.

Pingouin Torda en parade
Guillemot de Brünnich

A suivre vers les territoires du centre appelés « hautes terres » avec ses paysages plus austères.

Lumière du soir lors d’un bivouac et bord de mer.

Islande, traversée nord sud par les « hautes terres ». 4 aout

Après avoir retrouvé Pascale et Gérard nous quittons VARMAHLID où nous avons fait tous les pleins : eau, carburant, nourriture. Direction les déserts du centre par la piste F752 avec pour objectif, ASKJA à 250 km. La piste n’est pas très roulante, 100 km en 5h !

Cette portion de piste plus roulante nous laisse le loisir de faire des photos.

Bien que le mois de juillet soit bien entamé les torrents sont encore chargés et les gués assez hauts. Arrivés au dernier gué important à 100 km avant ASKJA sur le F910, 64,820° N 17,874°W, le niveau et le débit sont trop importants pour que nous puissions traverser en sécurité.

Des Islandais avec un véhicule similaire aux nôtres décident de ne pas passer et d’attendre le lendemain matin, ils confortent notre sentiment. Nous bivouaquons donc sur place, bercés par le bruit du torrent. Le lendemain le niveau a bien baissé ce qui le rend empruntable.

Cependant, réflexion faite, à la fin du parcours après ASKJA dans 200 km, il y a aussi de nombreux gués. Nous réalisons que si nous ne pouvons pas traverser l’un d’entre eux, nous n’aurons plus assez de carburant pour revenir en arrière et refaire 300 km jusqu’à une station, car nous consommons entre 15 et 18 litres au 100, sur la piste. Un risque qu’il n’est pas question de prendre. Nous décidons de changer d’itinéraire et de rejoindre le LANDMANNALAUGAR au sud à 100 km. ASKJA est un site remarquable, nous pourrons y revenir plus tard par l’est.

Les hautes terres du centre sont des hauts plateaux pierreux coupés ça et là de montagnes et de vallées. Ailleurs, ce sont des reliefs plus ou moins escarpés recouverts d’une végétation rase de mousses, d’herbes et de tourbe qui ondulent.

Un rayon de soleil bienvenu en soirée, pour le bivouac, après une journée pluvieuse.

Les nombreux, ruisseaux et torrents témoignent de l’abondance des pluies et de l’apport des glaciers. Notre capacité théorique de traversée de gué se situe à 70 cm d’eau. Nous ne prenons pas de risques en flirtant avec la limite, mais la vague que forme l’avant du véhicule les dépasse parfois du fait des chaos provoqués par les grosses pierres qui tapissent le fond.

L’un des nombreux gués traversés

Après avoir fait le plein à HRAUNEYJAR nous rejoignons le LANDMANNALAUGAR par le piste 208 dont la tôle ondulée très formée la rend éprouvante pour la mécanique et pour les passagers.

Le temps à LANDMANNALAUGAR est acceptable ce matin, nous nous engageons pour une balade de la journée. Montée au BRENNISTEINSALDA sans problème, puis au BLAHNUKUR mais le temps se dégrade, nous sommes obligés de rebrousser chemin car le vent est tel sur l’arrête menant au sommet que la marche n’est plus possible.

De retour au camping, la pluie se met à tomber. Les prévisions sont très mauvaises pour les jours suivants, nous décidons de finir la traverser nord/sud par la F208, puis les F233 et F232. Dans la pluie et le brouillard, nous ne profitons pas des paysages. De plus, cette piste est un peu trop difficile à notre goût avec des raidillons sévères, des dévers et des gués limites. Nous décidons de rejoindre VIK par la 210 réputée plus facile, mais il s’avère quelle est du même profil mais avec moins de gués techniques.

Arrivée à VIK le temps est plus clément, direction la péninsule de REYKJANE à l’ouest et le volcan en activité le FAGRADALSFJALL par le route 425.

A plusieurs kilomètres, nous voyons une nappe de fumée grise et une colonne de fumée blanche. Au fur et à mesure que nous approchons, nous n’avons plus de doute, c’est bien le volcan qui se manifeste.

Le cratère nous est masqué du parking. Il faut transpirer un peu pour pouvoir contempler ce spectacle : 5 bons kilomètres de marche et 300 m de dénivellation sur un mauvais chemin créé pour l’occasion nous permettent d’accéder à un premier sommet en face du cratère puis à un autre un peu plus près à environ 1,5 km de distance.

Tout au long de la marche les projections de laves nous apparaissent progressivement, puis les grondements et là de notre mirador c’est un spectacle extraordinaire. Le cratère est rempli de lave rouge qui bouillonne, projetée à plusieurs dizaines de mètres de haut et qui s’écoule en rivières ininterrompues.

L’attention est captivée par cette masse en fusion qui ondule en vagues, explose, s’écoule en masse visqueuse, tout un cocktail de mouvements que nous n’avons jamais vu d’aussi près concernant un volcan. Pendant un long moment nous restons scotchés.

Depuis le 19 mars 2021, date de son éruption qui était attendue, il a rempli les vallées environnantes. Au retour nous longeons une longue coulée fumante, encore tiède, qui fait bien 4km de long. L’écoulement principal se faisant désormais sur un autre versant. Mais la route 425 est à moins de 1 km des premières coulées qui pourraient être de nouveau alimentées !

La ville de GRINDAVICK est à moins de 10 km du volcan et REYKJAVIK à 40 km. Nous irons voir si la vie semble perturbée…

Côtes sud et hautes terres de l’ouest. 22 août

Lumières d’Islande en vidéo

C’est sur la péninsule de REYKJANES au sud/ouest de l’Islande, sur la faille tectonique que nous pouvons admirer le volcan actuellement en activité de FAGRADALSFJALL.

Plus loin une énorme usine exploite les nombreuses manifestations géothermiques qui se trouvent sur cette ligne pour fournir l’énergie à cette région très industrielle et peuplée. Usines , tuyaux et vapeurs en tous sens ! Quelques sites libres d’accès sont visitables dont celui de GUNNA, d’un intérêt limité, mais avec des vapeurs sortant de terre ça et là pour des vues à contre jour photogéniques !

Retour vers la côte où nous retrouvons les Sternes Arctiques qui ne manquent pas une occasion de nous agresser car nous sommes sur leurs territoires. En contrepartie, je profite de leur relative proximité pour faire quelques photos en plein vol des oiseaux avec la nourriture destinée à leurs partenaires qui couve. Avec leur vol toujours aussi rapide et aux trajectoires erratiques, les maintenir dans le cadre au 600 mm est aléatoire.

Les balades sur les falaises à VALANUKUR et plus au nord au bout d’un long chemin à HAFNABERG 63,88086° N, 22,73939° W permettent d’accéder à des sites de nidification où l’on retrouve : Fulmar boréal, Mouette tridactyle, Guillemot à miroir, et quelques Fou de Bassan.

Comme nous pouvions nous y attendre REKJAVIK vit paisiblement la proximité du volcan, qui selon les informations recueillies sur internet, ne présente pas de danger car il n’est pas de nature explosive… ouf !

Quelques belles maisons dans le centre ancien très animé, un quartier à l’architecture contemporaine en front de mer et la superbe cathédrale, tout en sobriété, elle aussi contemporaine inspirée des orgues basaltiques et qui domine la ville. Nous espérions trouver des boutiques de design et d’artisanat d’art à l’inspiration très nordique, mais nous restons sur notre faim.

Sculpture « le voyageur du soleil » de Jon Gunnar Arnasson disposée sur le bord du fjord à Reykjavik.

Nous quittons Pascale et Gérard que nous retrouverons plus tard dans 3 ou 4 semaines.

Piste quotidienne nommées « F » empruntée dans le centre de l’Islande

Nouvelle incursion dans les hautes terres par la route empierrée 35 qui mène à quelques glaciers du centre.

De fait, nous suivons de nouveau la faille et alternons entre chaud et froid, paysages d’eau, de glace et sites géothermiques avec l’inévitable GEYSIR, le geyser qui souffle son eau à 100° toutes les 5mn à 20 m de haut. Ça semble banal, mais même à la 3ème visite en 20 ans, c’est spectaculaire. (mauvais temps, pas de photos)

Fumerolles de HVERADELLIR

Puis, nous nous rendons à GULLFOSS, une des plus grandes chutes d’Islande.

Nous empruntons la piste F335 vers le lac glacière HAGVATN et le glacier LANGJÖKUL, mais il faut se rendre à l’évidence, après 10 km de trous, de bosses et d’ornières, l’état de la piste est incompatible avec la capacité de notre véhicule. Demi tour. Nous avons plus de chance avec la F336 qui nous mène au pied du glacier. Malheureusement de nombreuses moto-neiges sillonnent la glace pour des groupes de touristes déversés par des « big bus »…

Tout le long de la 35 les paysages de glaciers dans le lointain nous accompagnent.

Lacets de la F208

Mais le lieu le plus extraordinaire de la région est HVERADALIR, un site géothermique perdu dans le massif de KERLINGARFJOLL (sur la piste F347 au final un peu musclé) d’un relief tourmenté, tout en nuances d’ocre, de jaune et de blanc avec les projections de vapeur au milieu de la glace qui témoignent d’un sous-sol qui semble pouvoir exploser d’un instant à l’autre.

HVERADALIR

Toujours sur la faille, la baignade en rivière chaude de REYKJADALUR 64,0479° N, 21,222° W en pleine montagne, accessible après une petite heure de marche, semble très prisée des islandais,

Nous ne le savions pas, du coup nous n’avions pas le nécessaire de baignade.

Plus loin sur la 35 le site géothermique de HVERAVELLIR 64,865° N, 19,552° W, très isolé dans son champs de lave.

Nous ne sortons pas des hautes terres par le nord car cela nous éloignerait trop de nos prochaines destinations et refaisons donc 70 km et 3 heures de pistes vers le sud avant de retrouver le bitume.

Vallée de l’énorme fleuve PJORSA qui vient du centre avec pour point d’orgue (basaltique) la cascade de HAIFOSS 34,205° N, 19,680° W, extraordinaire pour la beauté du site en gorge dans cette roche noire au milieu du plateau herbeux. 130 m de chute verticale, une des plus hautes d’Islande.

HAIFOSS , vue aérienne

Et la petite mais non moins originale double chute de HJALPARFOSS 64,114° N, 19,853° W

Comme des gosses, les chutes nous attirent, elles sont toutes particulières! Dans de belles gorges, c’est aussi l’occasion d’apprécier des cadres naturels différents.

Le glacier VATNAJOKULL vu depuis le lit de la rivière KROSSA

Nous savons que l’accès au très beau site montagneux de PORSMORK se fait par une piste aux gués difficiles, la F249, le long d’une très grosse rivière la KROSSA. Des alertes à l’entrée signalant qu’elle est réservé au 4×4 surélevé nous le confirme. Un gué, puis deux, sans grandes difficultés, nous en avons une dizaine à franchir. Puis devant un gué plus important, nous attendons le passage d’un véhicule pour évaluer sa profondeur. Un TOYOTA le franchit sans problème. Devant notre interrogation, le conducteur nous précise que le suivant est « a little more deep », un peu plus profond. Effectivement plus profond, plus large et avec du courant, un grand panneau alerte des blocs dans le fond. Comme il se doit, nous attendons une nouvelle fois le passage d’un autre véhicule. Il se présente un énorme fourgon Ford rehaussé avec de grosses roues, typiques de la mode islandaise. Nous constatons que la profondeur est gérable mais les rochers qui tapissent le fond le font bondir et rebondir malgré sa capacité d’absorption. Donc pour nous, c’est un demi tour. Dommage ! Pour nous consoler le lendemain nous longeons la Krossa sur l’autre rive par la F261. Avec le soleil qui est revenu, le paysage est superbe, montagnes verdoyantes et glacier le MYRDAJSJOKULL en couronnement.

De retour sur la côte sud nous retrouvons l’affluence de touristes, maintenant présents en Islande. Ils visitent les sites aisément accessibles par la route 1 dans un rayon relativement proche de REKJAVIK.

La mode des selfies à outrance prive les autres visiteurs de la beauté des lieux ! En se mettant devant, voire sur le site, dans des postures grotesques, face au smartphone, en tournant le dos au sujet de leur voyage, ce qui leur importent, c’est uniquement de se voir sur l’écran ! Le visiteur qui lui vient admirer se retrouve donc face à une haie humaine de gens qui sont plus attentifs à ce qu’ils vont publier sur FB que de profiter d’un paysage exceptionnel.

Loin de moi l’idée de dénoncer la photo souvenir avec enfants, petits enfants, parents, amis, qui font les liens sociaux et familiaux, mais de cibler l’abus du « paraître » avant tout sur les réseaux sociaux. Le but n’est pas de voir, mais de se faire voir.

Passage par les sites magnifiques de SKOGARFOSS, la falaise de DYRHOLAEY et les orgues basaltiques de REYNISDRANGAR, apothéose du phénomène cité plus haut.

Plage de sable noir de DYRHOLAEY

A noter l’excellent musée de SKOGAR qui retrace l’histoire des Islandais depuis le XVIII et la création des infrastructures de transports et de communications au XX siècle. Paradoxalement très peu fréquenté malgré la proximité de la route 1.

Salles de séjour des petites maison en bois recouvertes de tourbe dont certaines ont été habitées jusqu’aux années 70.

Petite piste 214 au départ de la N1 praticable par des VL, avec de très beaux paysages.

Depuis 5 ans, le bivouac libre est interdit sur tout le territoire. Y déroger n’est pas facile, notamment dans ce secteur agricole sans espaces vierges accessibles par les pistes. Car ici en Islande, toutes les terres sont privées. Nous en avons fait les frais à plusieurs reprises en étant aimablement prié de regagner un camping. Chaque nuit coûte 20 à 30 € pour nous 2, douche en supplément. Le budget pour 3 mois est conséquent ! De plus la majorité d’entre eux n’a pas de possibilité de vidange des eaux usées et wc. Dans la lande entre la route 1 et la mer nous trouvons tout de même à l’abri des regards, des bivouacs 64,41635° N, 18,76184° W, ou 63,49359° N, 19,41995° W.

Paysage de la chaîne de volcans vus depuis le sommet du LAKI

Par les pistes F206 et F207 nous rejoignons le site de Laki. C’est une chaîne de volcans de 25 km de long qui s’est crée en 1793 lors d’une des plus grosses éruptions de l’histoire de l’Islande. Du sommet accessible à pied en 1h et 200 m de dénivellation, nous pouvons voir ce chapelet de cratères à perte de vue.

Le temps se maintenant au beau, nous décidons de retourner à LANDMANNALAUGAR car il y a 3 semaines, le mauvais temps nous en a chassés. C’est un des plus beaux paysages de l’Islande avec ses montagnes aux teintes toutes en nuances d’ocre, de vert, de gris, les inévitables fumerolles et champs de laves. Nous ne sommes pas loin de la faille. Je profite du soleil pour monter au sommet qui nous domine ; le SUDURNAMUR.

Vue depuis le SUDURNAMUR
Vue aérienne de la rivière SKAFTA le long de la F208

Nous revenons sur la côte pour contourner le VATNAJOKULL par le sud et profiter des paysages offerts par toutes ses langues glacières qui viennent se jeter dans les lacs et vêler leurs icebergs.

VATNAJOKULL

Les plus spectaculaires sont le FJALLSARDON et le célèbre JOKULSARON

Nous profitons des pistes qui s’approchent des glaciers pour bivouaquer dans des paysages de rêves.

Près du glacier FALLJOKULL 63,96003° N, 16,82137° W

Près du lac BREIDARLON, 64,04640° N, 16,33383° W

Malgré la proximité du parc national, nous ne serons pas inquiétés cette fois par les rangers.

L’alternance jour nuit a repris avec 7 h de nuit en cette 3ème semaine d’août.

La majorité des oiseaux a atteint leur taille adulte, parfois nous rencontrons des Heiders et ici des Plongeons Catmarin avec des petits.

Le phénomène est bien ressenti par les oiseaux qui ont presque totalement disparu, la plupart étant migrateur ou vivant en haute mer.

Le contournement sud du VATNAJOKULL est presque terminé, nous retrouverons Pascale et Gérard dans quelques jours pour retourner dans les hautes terres de l’est et atteindre AKJA.

Les Hautes terres par l’est. 8 septembre

Nous retrouvons une nouvelle fois, Pascale et Gérard pour une seconde incursion dans les « hautes terres » mais cette fois par l’est . Le temps est au beau fixe, particulièrement doux ce qui aura des conséquences sur notre itinéraire.

Notre destination est le volcan ASKJA au centre de l’Islande dans une région aux paysages impressionnants et particulièrement austères.

Première étape pour faire l’ascension du SNAEFELL un sommet glacière de 1800 m, le 2ème plus haut d’Islande, accessible aux randonneurs moyennant une dénivellation de 1100 m dont les 200 derniers mètres sur des langues de glacier heureusement sans crevasse. Le sommet a un profil alpin, avec des pentes bien raides et de beaux séracs contrairement aux autres sommets d’Islande majoritairement en dôme.

Final de l’ascension sur un glacier.
Au loin la calotte glacière du VATNAJOKULL, le grand glacier central de l’ISLANDE à 2000m d’altitude
Soleil, mais le vent est fort et frisquet.

Le beau temps nous accompagne et une température particulièrement douce d’environ 10 à 15° au sommet où nous constatons une importante fonte de la glace et un énorme ruissellement de surface. Nous prenons alors conscience que cette situation est exceptionnelle.

Pour se décontracter après l’effort nous prenons un bain chaud au superbe hot-pot du refuge de LAUGAFELL 64,88503° N, 15,35243° W.

La route 910 au départ de EGILSSTADIR traverse des zones agricoles, elle est bitumée, jusqu’au grand barrage hydroélectrique du lac HALSLON qui forme un lac artificiel d’une vingtaine de kilomètres pour alimenter la controversée usine d’aluminium implantée dans l’est. Nous sommes surpris de l’énorme débit d’eau déversé par le trop-plein, qui corrobore le constat fait sur le glacier la veille.

Puis, nous retrouvons les paysages minéraux vus lors de notre précédente incursion en Hautes terres qui offrent un sentiment de gigantisme mais aussi d’oppression.

Nouveau hot-pot en pleine nature (LAUGARVALLALAUG), le plus beau rencontré jusqu’à ce jour : une retenue est aménagée en pierres sous une micro chute d’eau à 38°… en pleine montagne ! 65,00567° N , 15,76008° W.

La route 910 se transforme en piste F910 mais fort heureusement, les torrents les plus importants sont enjambés par des ponts car ce sont des rapides en furie que nous croisons avec des eaux grises d’alluvions. Nous mesurons une nouvelle fois l’importance du phénomène climatique. Plus loin la piste qui nous avions prise est noyée par un cours d’eau qui est sorti de son lit, pour l’instant inoffensif … mais dont on a appris le lendemain qu’il l’avait entièrement coupée… ouf !

En approchant de ASKJA nous traversons des paysages désertiques. Des étendues de sable noir volcanique à perte de vue et des champs de lave que l’on traverse en zigzaguant entre les plissements qui émergent du sable noir ou blond. Le soleil fait jouer les dégradés de gris au noir ponctués de teintes vertes de la mousse aux abords des cours d’eau. Des paysages irréels. Avec le soleil, c’est magnifique, mais sous un ciel bouché comme on en rencontre parfois… c’est oppressant.

Circulation dans les coulées de laves
Zigzag entre les blocs de lave.

Le vent forcit et avec lui des nuages de sable et de poussière. Nous bivouaquons au bord de la F903 à l’abri derrière un petit relief rocheux.

Nous franchissons via un pont, une nouvelle fois la JOKULSA, une grosse rivière qui descend directement du VATNAJOKULL (le grand glacier central Islandais). Elle coule en cataracte et est largement sortie de son lit. Il n’est heureusement pas prévu de gués sur notre parcours vers ASKJA. Par contre, un passage sableux de quelques kilomètres nous oblige à louvoyer dans les ornières, à fond en seconde, … surtout ne pas s’arrêter… ce qui devient compliqué quand il faut contourner des véhicules qui se sont ensablés, en mordant hors piste dans le sable mou. C’est passé pour nous, d’autres n’ont pas eu cette chance. Le dégonflage de nos pneus nous a sans doute aidé.

Entre les émotions, nous profitons quand même du paysage volcanique qui nous entoure.

Arrivée à ASKJA nous apprenons que certaines pistes du secteur sont fermées en raison du gonflement inhabituel des cours d’eau, d’avantage encore qu’au moment de la fonte de la neige début juillet. Les pistes F910 ouest et F26 que nous avions empruntées 1 mois plus tôt sont aujourd’hui fermées.

Refuge à ASKJA, nous sommes dans un parc, le bivouac est interdit, nous devrons aller à l’espace dévolu au camping

Le site d’ASKJA est une caldeira de 45 km2 aux roches de couleurs nuancées entre noir et rouge bordeaux âgées de 10 000 ans, mais surtout, au centre, le minuscule petit cratère et son lac bleu émeraude jeunot seulement de 150 ans. Un site unique, spectaculaire, qui se mérite car l’accès n’est vraiment pas facile et demande des heures de pistes à au moins 100 km de la route la plus proche.

En marche dans la caldeira vers le lac VITI
La caldeira de 50 km² avec le grand lac et le minuscule lac VITI dont l’eau est à 22°

Le vent chargé de sable nous a accompagné ces jours derniers et pour ce soir il est annoncé de la tempête. Vers 21 h calme plat, nous pensons avoir mal compris du fait de notre anglais sommaire. Mais vers 23h quelques rafales, puis à 3h du matin, tempête ! Nous cherchons à nous mettre un peu à l’abri d’un bâtiment car les cailloux en pierre ponce volent à l’horizontal et viennent frapper la carrosserie.

Nous devons quitter le site par le nord en empruntant la F88 mais il y a des gués importants. Compte tenu du contexte, nous nous informons auprès du ranger qui préconise, à la vue de nos véhicules, les gués de la F88 avec 60/70 cm d’eau plutôt que le sable traversé la veille où des voitures sont toujours ensablées sur la piste. Le poids de nos CC nous pénalise dans le sable alors que dotés de schnorkel, ils devraient pouvoir passer le gué… C’est parti pour la F88, avec 50 km à nous demander ce qui nous attend !

Arrivé sur place, j’enfile les waders et m’engage dans le lit du cours d’eau pour m’assurer de sa profondeur et de l’absence de grosses pierres dans le fond et qui pourraient être très dangereuses. Effectivement 60/70 cm d’eau en bordure du passage ne devrait pas poser de problème. En première + vitesse courte, tranquillement mais pas trop lentement pour garder de la motricité et pousser la vague qui monte à plus de 1 m. Le fond est stable, pas de risque d’enlisement. Les autres gués moins profonds ne poseront pas de problème.

Nous quittons Pascale et Gérard, chacun reprend tranquillement sa route après 400 km de pistes classées « F » ce qui signifie « pistes difficiles avec gués réservés aux jeeps 4×4, interdites aux SUV et 4×4 de route » avec amende à la clé sinon ! Panneaux en islandais et Anglais aux entrées des secteurs concernés.

Il nous reste 10 jours pour profiter des fjords du sud-est avec, sans doute, d’autres passages difficiles comme tout au long du voyage dès lors que l’on sort des routes bitumées et des routes empierrées.

Pour boucler la boucle, nous traversons le col par la gravelle 917 dont l’enneigement nous avait interdit l’accès le premier jour. Le paysage vaut le détour.

Le village de BAKKAGERDI est plein de charme avec son petit port. Sa falaise à Macareux est bien évidemment déserte en cette fin août car tous les oiseaux sont repartis en mer. Puis nous empruntons la piste F 946, assez difficile, dans un paysage très alpin vers le col HUSAVIKURHEIDI .

port de BAKKAGERDI

La gravelle 953 (très raide) nous permet de passer le magnifique col MJOAFJARDARHEIDI et de remonter le fjord MJOIFJORDUR très sauvage, pour finir dans un village du bout du monde et un phare orange comme il se doit en Islande.

Vue aérienne du fjord de MJOIFJORDUR

Les villes de ESKIFJORDUR et NESKAUPSTADUR qui accueillent les plus grosses usines de conserveries de poissons d’Islande. Ces petites villes de 1000 à 2000 habitants paraissent minuscules au fond des fjords de 20 km, des paysages grandioses et des sommets de 500, 600, 700m.

Nous faisons une incursion dans le massif GRAENAVATN par la piste 958 qui mériterait d’être classée F tant elle est raide, étroite et ravinée. Nous n’irons pas jusqu’au bout.

Les montagnes qui s’intercalent avec les fjords à l’Est ont des similitudes avec les alpes, alternances de barres rocheuses et de pentes herbeuses où se régalent les moutons… et les rennes parait-il. Nous n’en verrons pas mais les chasseurs, eux, les trouvent en sillonnant la montagne par groupes et en quad. Nous avons croisé à plusieurs reprises des groupes de 4×4 avec des remorques pour les quad et des pick-up transportant des cadavres de rennes.

Dans un superbe petit musée à FASKRUSFJORDUR, hommage aux pêcheurs Breton de Paimpol qui sont venus au 19 ème siècle pêcher la morue sur les côtes Islandaises, mais aussi y mourir.

Nous finissons notre voyage en Islande par la visite de bourgs et le contour de quelques fjords à l’est, tranquillement, sans ambition exploratrice ni prise de risque.

Puis retour à EGILSSTADIR par la gravelle 966 et la route 95, à la recherche des Oies cendrées, derniers oiseaux encore présents avec quelques Eiders et Fulmars, qui nous survolent en formation et qui repartent elles aussi vers le sud. Nous en verrons peut-être du pont de notre ferry en route vers le Danemark.

Seules restent présentes les femelles Eiders avec leurs petits de l’année, les mâles sont invisibles sans doutes repartis en mer.

Ville portuaire de SEYDISFJORDUR coté village

La petite ville portuaire de SEYDISFJORDUR, est la seule ville à recevoir les ferries internationaux de la seule compagnie qui assure l’unique liaisons avec le Danemark.

Nous partons avec le beau temps, la traversée devrait être plus tranquille qu’à l’aller. Nous ne verrons pas les premières neige bien qu’il ne fasse ce soir à 21h que 5 degrés.

Le Norrona nous attend pour l’embarquement demain.

Le quotidien du MOBILCUB en terres Islandaises

vidéo

Bonjour chers lecteurs, assidus à la lecture de notre récits de voyage.

Pour finir nous vous proposons une petite vidéo qui présente notre quotidien sur les routes et pistes dans un ordre presque chronologique. Tous les événements ne sont pas présents notamment quand la tension nerveuse ne nous permettait pas de penser à faire une photo ou une vidéo comme par exemple dans les montées mal empierrées à plus de 15 % en première courte avec grosses ornières à franchir ou dans les situations les plus stressantes.

En attendant de vous relater de vives voix ou par livre et vidéos interposées, nous vous remercions de l’intérêt que vous avez porté à nos aventures.

FICHE PRATIQUE ISLANDE

L’Islande ne fait pas partie de l’Europe mais de la CEE et de l’espace Schenguen,

possibilité de détaxer les achats.

La CI suffit pour entrer mais un visa est nécessaire pour un séjour de plus de 3 mois

Au quotidien

ravitaillement difficile, pas de choix, peu de magasin, prix ++

eau disponible dans presque toutes les stations services au lavage véhicule

beaucoup d’établissement sont fermés aux heures d’ouverture indiquées, commerce, musée…

pas de réparation ailleurs que dans le grandes villes

pas de laverie en ville rare dans les campings

tous les paiements se font avec la CB sans contact, espèce inutile

carte numérique OSMAND fiable, afficher l’état des routes pour connaitre la nature du revêtement bitume ou piste

difficile de s’approvisionner en gaz

station service à paiement par CB exclusivement

téléphone et 3 ou 4G disponible sur presque tout le territoire sauf les hautes terres, débit variable.

Vent fort très fréquent

site Islandais de sécurité : safetravel.is (en français)

site Islandais de VEGAGERDIN sur l’état et l’ouverture des routes de : road.is

service des secours par téléphone : 112

commerce

alimentation uniquement en épicerie type mini-market

choix alimentaire très réduit notamment en fruit et légumes, peu de conserve

le pain n’est disponible que dans les épiceries

par de possibilité d’achat de vêtement

large plage horaire d’ouverture, ouvert le dimanche AM

l’alcool, dont la bière, n’est vendu que dans les magasins d’état spécialisé VINBUDIN présent presque partout, la bière en épicerie est limité à 2,25 %

budget

150 ISK = 1€

gasoil 1,57€/l été 2021

nourriture x 1,5 fois le coût en France

musée entre 10 et 12 €/pers

commission bancaire au prélèvement

restaurant : le plat minimum 20€, fish & ship bon marché mais rare.

camping, bivouac

bivouac interdit depuis 2016 sur tout le territoire

bivouac interdit dans les parcs, présence très active des rangers

stationnement de nuit cc interdit systématiquement sur tous les parking

beaucoup de clôture une partie du territoire est en propriété privé

tous les villages ont un camping

camping 20 à 25€ par nuit pour 2, 30 à 35€ sur les sites touristiques,

sans ou peu de service, pas de douche ou supp +3,50€, pas d’eau chaude, peu de vidange cc,

parfois il n’y a pas de réception, paiement au préposé qui passe le soir ou le matin

espace agréable en herbe, calme

sanitaire parfois sommaire, parfois sans douche mais propre

aucun sentiment d’insécurité en bivouac

Les Islandais sont persuadés que les camping caristes se servent de la nature comme WC, ils ignorent que nous avons des WC à bord !

aménagement camping car

jour 24/24, prévoir une bonne occultation

préparation pour piste F

prévoir une bonne autonomie en carburant, avec de quoi revenir en cas de fermeture d’une piste

s’assurer que l’assurance couvre les pistes F le dépannage sur piste et le passage de gué

beaucoup de vent

store inutile > vibration sur piste

partir avec des pneus en bon état, surtout sur piste F

route bitumée : très bon réseau routier, pas de bouchon !

route empierrée = gravelle : empruntable par 4×2 et CC léger mais déconseillé au grand CC,

pente parfois forte, risque de patinage en 4×2

tôle ondulée très fréquente

attention au grand port à faux

piste « F » réservé 4×4 : interdit au non 4×4, risque de verbalisation

interdit au petit 4×4 type SUV de route type duster

gué de 10 cm à 70 cm d’eau ou plus… attention à la vague avant

le niveau des gués est plus bas le matin

pente parfois très forte > 15 %

vitesse moyenne parfois très faible, consommation parfois très importante

croisement de pont fréquent sur les portions les plus mauvaises

4×4 + vitesse courte préférable

schnorkel et protection de moteur souhaitable pour la tranquillité d’esprit, nombreux chocs de pierres constatés sur les protections

dérivation de la mise à l’air du réservoir

tôle ondulée très fréquente

forte poussière, attention aux ventilations

pneus renforcés conseillé, forte agression de la piste

présence de sable (F910), risque d’enlisement

traversée, Ferry

attention au décalage horaire à l’embarquement

importation produit carnée, laitier, interdite, contrôle aléatoire

matériel de pêche neuf, contrôle sanitaire aléatoire

possibilité d’apporter des en-cas en cabine, il y a un frigo.

Restauration et cafétéria très chère.

Moins agréable :

propriété privée exacerbée beaucoup de clôture

construction débridée

épave et casse auto / tracteur dans beaucoup de ferme

beaucoup de ligne à haute tension